Le Lycée bilingue d’excellence pour les sciences, ou Bilingual lycee of excellence for sciences (Billes) est un creuset où se côtoient plus de dix (10) langues africaines, selon les résultats d’une enquête menées auprès des apprenants et du personnel. Si à l’école les principales langues de communication sont le français et le wolof, la plupart de nos apprenants parlent surtout leurs langues natives respectives à la maison. Cependant, toujours selon les résultats de cette enquête, une de ces langues, le wolof, est comprise par une large majorité des élèves et du personnel. C’est dire que la plupart de nos élèves, s’ils ont la chance de n’avoir pas le wolof comme langue première, parlent au moins deux (2) langues africaines.
A ces langues africaines, viennent se superposer deux langues européennes, notre langue d’enseignement : le français et notre « première langue vivante » (LV1) : l’anglais. C’est à ces deux langues étrangères que nous faisons allusion quand nous nous définissons comme un lycée bilingue.
Une troisième langue européenne, l’espagnol, est enseignée en 4e, en 3e et en Seconde du programme sénégalais, et nous n’excluons pas, quand la demande se fera plus significative, d’introduire l’arabe et le mandarin (chinois) dans le cadre du programme sénégalais, mais aussi dans le Programme du diplôme comme langues ab initio.
Notre conception des langues que nous enseignons s’inspire de la philosophie du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Aussi, au Lycée Billes, les langues sont-elles enseignées, non pour elles-mêmes, mais à des fins de communication en situations authentiques. Or, la vraie communication repose sur trois (3) compétences :
L’installation de ces compétences passe par une approche actionnelle mettant l’accent sur trois (3) familles d’activités langagières :
Qui dit traduction, dira le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, dit rencontre entre deux mondes. Toute langue véhiculant un monde, l’acte de traduire consiste, dans un sens, à accorder l’hospitalité à un monde dans un autre monde. Il est donc clair que cette activité favorise, pour une large part, la compréhension interculturelle.
Quoiqu’elles ne soient pas des langues d’enseignement dans notre système, les langues africaines tiennent une place importante dans notre projet pédagogique. En effet, toute langue étant véhicule d’une culture, « l’entente mutuelle » et le « respect interculturel » chers à l’Organisation du Baccalauréat international passent forcément par la valorisation des langues natives de nos apprenants. Cette valorisation est d’autant plus importante que, comme précisé dans notre politique d’inclusion, la culture peut constituer un facteur d’exclusion. C’est pourquoi, la « Journée des nations et des ethnies » (Cf. notre politique d’inclusion) sera un moment privilégié dans cette valorisation des différentes langues dites maternelles. Des cours d’alphabétisation dans les principales langues africaines codifiées pourraient être organisés si un certain nombre d’apprenants en font la demande. Qui plus est, la matière « Créativité, action, service » (CAS) et les enquêtes que nos apprenants peuvent être amenés à faire auprès de populations riveraines qui ne parlent pas forcément une langue européenne, leur imposeront ipso facto l’utilisation des langues parlées par ces communautés. Certains d’entre ces apprenants qui seraient alphabétisés dans une langue parlée par ces communautés pourraient, en CAS, apprendre, notamment à des GIE (Groupement d’intérêt économique) féminins, à lire, écrire et calculer dans leur langue.
La plupart de nos apprenants du Programme du diplôme étant des produits de systèmes francophones, notre langue d’enseignement est le français, langue officielle du pays. Aussi, cette langue est-elle véhicule des savoirs dans notre système, mais non maîtrisée, elle devient un obstacle entre l’apprenant et le savoir. C’est pourquoi tous les enseignants, toutes matières confondues, ainsi que les parents, sont impliqués dans l’installation et le renforcement des compétences langagières des apprenants, en français comme en anglais. Ainsi, notre bilinguisme consiste surtout à donner à nos apprenants une parfaite maîtrise du français et un niveau en anglais qui leur permette, après le Baccalauréat d’être en mesure d’intégrer, sans difficulté, des universités anglo-saxonnes. Pour cela, outre le fait que même les professeurs de disciplines non linguistiques doivent veiller au bon usage des langues utilisées à l’école, un certain nombre de mesures sont prises :
La présente politique linguistique, conçue en tenant compte de l’état actuel de notre projet d’établissement, et validée par les instances décisionnelles, sera réadaptée et complétée chaque fois qu’une évolution notable dudit projet le rendra nécessaire ou que de nouvelles propositions pertinentes allant dans le sens de son amélioration seront faites au Comité d’orientation (CO) auquel incombe la révision périodique des différentes politiques, avec l’onction du Conseil d’administration.